Les valeurs de hauteur d’eau sont rapportées à un plan de référence qui est arbitraire et local. Il convient de bien garder à l’esprit ces deux attributs lorsqu’on analyse les mesures des marégraphes.
En France, le zéro hydrographique ou zéro des cartes marines est un choix que l’on retrouve souvent, surtout si le marégraphe a été installé pour les besoins de l’hydrographie. Rappelons que le zéro hydrographique est défini comme le niveau des plus basses mers astronomiques. Mais il s’agit toujours d’un choix conventionnel. Le lecteur intéressé par cette question pourra se rapporter à l’article publié dans le numéro 79 de la revue XYZ par Wöppelmann et al. (1999).
Un autre choix que l’on trouve plus rarement aujourd’hui est un niveau moyen de la mer, calculé sur une période donnée. Par exemple, le zéro du marégraphe historique de Marseille est le niveau moyen de la mer observé entre 1885 et 1896. Ce zéro est aussi connu comme le zéro du Nivellement Général de la France, ou zéro NGF-IGN69 aujourd’hui.
Pour bien alerter les utilisateurs sur cet aspect conventionnel des zéros des marégraphes le service permanent du niveau moyen de la mer (PSMSL) reprend volontairement les zéros des marégraphes et les redéfinit à partir d’un repère de marée par une cote arbitraire sous ce repère de l’ordre de 7000 mm, sans liaison à un niveau de la mer quelconque (moyen ou plus basse mer) et appelle cette référence ’RLR’ (Revised Local Reference). Ils insistent ainsi sur la nature relative de la mesure des marégraphes : une mesure locale du niveau de la mer par rapport au socle sur lequel repose le marégraphe, socle qui est représenté par un repère matériel (un repère de marée).