SONEL vise le développement raisonné et rationnel des efforts portés dans le domaine de l’observation ‘in situ’ du niveau marin à la côte par marégraphie ; l’échange de savoir-faire et de résultats ; le sauvetage d’observations historiques ; la valorisation scientifique des observations acquises par des organismes qui n’en ont pas toujours la vocation.
Plus spécifiquement, il s’agit de rassembler et de diffuser des observations du niveau marin à la côte enregistrées par des marégraphes, de la meilleure qualité métrologique possible, pour apporter aux chercheurs des éléments qui leur permettront de répondre aux questions qu’ils se posent aujourd’hui sur les changements qui affectent les différentes composantes du niveau de la mer : le niveau moyen de la mer monte-t-il ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Les ondes de tempête sont-elles plus fréquentes aujourd’hui ? etc.
La réponse à ces questions dépend de l’acquisition de longues séries temporelles d’enregistrement du niveau marin. La synergie de la marégraphie avec d’autres techniques de mesure est aussi un point clé pour leur interprétation, en particulier avec les techniques spatiales de positionnement précis (GPS, DORIS...), qui permettent de s’assurer de la stabilité géodésique du socle sur lequel reposent les marégraphes.
Pour apporter des éléments de réponse à la problématique des changements du niveau de la mer, le long des côtes françaises, mais aussi pour contribuer aux dispositifs régionaux et mondiaux d’observation, huit domaines principaux d’activité sont identifiés :
– Fédérer les réseaux de marégraphes existants (RONIM, ROSAME) et veiller à l’intégration des réseaux émergeant (ex., Polynésie Française, Nouvelle Calédonie) dans un système unique, interopérable avec la fédération des réseaux de stations GNSS (e.g., RGP, RENAG) qui se fait à l’échelle globale via le service international IGS.
– Collecter et archiver les observations des marégraphes (cette activité est confiée au partenaire SHOM via REFMAR) et des stations GNSS aux marégraphes (directement assuré par SONEL en partenariat avec l’IGN) ; et diffuser de manière pratique les données à travers un système informatique unique.
– Contrôler la qualité des observations, mais aussi les performances des instruments sur le terrain ; leur apporter les compléments de mesure nécessaires pour qu’elles deviennent utiles, par exemple en géodésie (GPS, gravimétrie absolue…) pour mesurer et surveiller la stabilité géodésique des sites.
– Élaborer des produits spécifiques à partir des observations, en particulier des niveaux moyens mensuels et annuels pour le service international PSMSL, des mouvements verticaux des marégraphes dans un repère géocentrique international, et ainsi répondre à une demande explicite du programme mondial GLOSS.
– Assurer le service d’observation et son évolution en accord avec les besoins des utilisateurs, mais aussi avec les contraintes techniques du matériel informatique, et des producteurs de données.
– Stimuler et soutenir la recherche et la valorisation des observations ; mener ses propres analyses aussi bien sur la métrologie du niveau marin que sur l’exploitation scientifique des données.
– Entreprendre le sauvetage du patrimoine, parfois séculaire, et le valoriser, étant donné le grand potentiel scientifique qu’il recèle dans le contexte actuel de changement climatique.
– Effectuer des analyses de données et publier des résultats scientifiques.
– Promouvoir l’échange d’information entre producteurs, utilisateurs ; partager le savoir-faire technique, surtout dans le contexte actuel d’émergence de réseaux territoriaux ; participer aux réunions des programmes internationaux pour assurer l’intégration de la participation française dans ceux-ci.
Le rôle de coordination en matière de marégraphie est assuré par le partenaire SHOM (cf. Instruction du Premier Ministre du 20 avril 2010) alors que celui des réseaux géodésiques relève traditionnellement de l’IGN, même si le rôle est moins affirmé par les textes.