Les types de données fournies par SONEL
Les principaux éléments d’observation de SONEL sont :
– des mesures de hauteur d’eau de marégraphes côtiers permanents, à des cadences de 10 minutes et horaires, avec un délai typique de 15 jours et de 3 mois, resepctivement. Des délais plus courts, voire temps-réel, sont demandés par certains programmes d’alerte aux tempêtes ou aux tsunamis. La question est en cours d’étude et de développement par les organismes fournisseurs LEGOS (ROSAME) et SHOM (RONIM).
– des mesures de stations GPS permanentes proches de marégraphes, mais aussi ailleurs lorsque celles-ci contribuent à la réalisation du repère de référence terrestre ;
– des rattachements géodésiques entre repères de marée et repères GPS. Il s’agit souvent de différences de coordonnées ou de dénivelés issus de nivellement de précision ou de GPS.
– des mesures d’étalonnage des marégraphes, mesures indépendantes du marégraphe avec sondes étalons lumineuses ou sonores.
Ces éléments de mesure sont indispensables pour établir des séries temporelles de niveaux moyens de la mer exprimés à la fois par rapport à la côte et dans un système de référence terrestre géocentrique. Ils permettent d’étudier les variations relatives et « absolues » (géocentriques) du niveau de la mer, d’évaluer les mouvements verticaux de la croûte terrestre sur laquelle reposent les marégraphes, et par suite de comprendre les processus en jeu et prépondérants dans chaque site : subsidence ou élévation réelle du niveau marin ?
Néanmoins, par donnée nous entendons aussi bien des mesures que des méta-données ou des résultats du traitement, de l’analyse et de la combinaison de celles-ci. SONEL prévoit donc aussi d’apporter les données documentaires nécessaires et indispensables pour tirer le meilleur parti possible des mesures et des produits du service, mais ce point est encore faible par manque de moyens humains pour le traitement et l’élaboration de cette information. Il convient aussi de garder à l’esprit que l’interprétation des signaux de marégraphie et de géodésie spatiale nécessite de plus en plus le croisement avec d’autres sources de données, en particulier météorologiques, hydrologiques et gravimétriques.
Du côté des produits, les éléments de mesure permettront d’établir des séries temporelles de niveaux moyens de la mer exprimés à la fois par rapport à la côte et dans un système de référence terrestre géocentrique. Ils permettront d’estimer les variations relatives et "absolues" du niveau de la mer, d’évaluer les mouvements verticaux de la croûte terrestre sur laquelle reposent les marégraphes, et par suite de comprendre les processus en jeu dans chaque site.
Le réseau d’observatoires de SONEL suit le concept de fédération de réseaux indépendants sous la responsabilité d’organismes partenaires. Ces derniers peuvent trouver en SONEL une diffusion et une valorisation complémentaires de leurs données, tout autant qu’un soutien scientifique et technique pour contrôler la qualité de leurs observatoires et, le cas échéant, contribuer à leur mise à niveau.
Deux types de stations d’observation sont distinguées suivant l’objectif scientifique premier :
– des stations axées sur l’évolution à long terme du niveau des mers. Il s’agit de marégraphes ayant une longue histoire d’enregistrement du niveau de la mer. La géodésie spatiale fournirait, en l’espace de 10-20 ans, des vitesses verticales avec une précision d’au moins le mm/an grâce à une surveillance continue.
– des stations orientées vers l’étude de la variabilité du niveau de la mer et la comparaison avec l’altimétrie spatiale. Elles requièrent des marégraphes modernes - acquisition et échange des données - et des instruments de géodésie spatiale, en fonctionnement permanent durant les missions d’altimétrie spatiale (Jason-1...).
Dans les deux cas, l’originalité du protocole expérimental réside dans la synergie des observations de marégraphie et de géodésie spatiale. Cette synergie est réalisée par le rattachement géodésique local des repères matériels du marégraphe et de la station de géodésie spatiale. L’accès au repère de référence terrestre international se fait ensuite par mesures et analyses combinées des solutions de géodésie spatiale, constituées en réseaux de stations multi-techniques co-localisées.