La France est très riche en observations systématiques de hauteur d’eau le long des côtes sur de longues périodes de temps. Les plus anciennes séries de mesures (publiées) furent réalisées par les astronomes La Hire et Picard à Brest, en France, en 1679 pendant une dizaine de jours. Ils renouvelleront leur expérience en 1692, pendant plusieurs mois, toujours à Brest. Leur objectif : l’étude de la marée. Leurs résultats montreront l’intérêt fondamental de l’observation pour connaître et déterminer les caractéristiques de la marée en un lieu dans un but de prédiction. Dès 1700, les observatoires du niveau de la mer vont se multiplier le long des côtes de France avec le soutien particulier de l’Académie des Sciences. L’invention d’un appareil mécanique à enregistrement automatique interviendra seulement en 1831, due à Henry Palmer. En France, c’est l’ingénieur hydrographe français R. Chazallon (1802-1872) qui mettra au point un appareil mécanique dans les années 1840 (1ère installation en 1843 à Alger), et qui lui donnera le nom de marégraphe. Les ingénieurs géographes se sont également illustrés dans ce domaine, en particulier avec l’invention du médimarémètre à la fin du 19e siècle par Ch. Lallemand (1857-1938), ou encore avec la mise au point d’une méthode de contrôle des performances des marégraphes mécaniques par C. van de Casteele (1903-1977), méthode qui porte son nom dans le volume I du Manuel sur la mesure et l’interprétation du niveau de la mer de l’Unesco (IOC 1985).